« L’économie du béton : des compagnons, des ingénieurs, des entreprises »

Rudy Ricciotti

Une conférence donnée par Rudy Ricciotti, Grand Prix national d’architecture, le 14 novembre à la Cité de la Musique et de la Danse de Strasbourg

Le Cerib (Centre d’Études et de Recherches de l’Industrie du Béton) a organisé le 14 novembre à la Cité de la Musique et de la Danse de Strasbourg, en synergie avec l’Eurométropole de Strasbourg, la FIB (Fédération de l’Industrie du Béton), et avec le soutien de ses partenaires régionaux, une conférence donnée par l’architecte Rudy Ricciotti. Robert Herrmann, président de l’Eurométropole de Strasbourg a accueilli les 300 invités, venus écouter sur le thème L’économie du béton : des compagnons, des ingénieurs, des entreprises, celui qui revendique haut et fort sa passion pour le matériau béton.

Grand Prix national d’Architecture, Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’honneur, Médaille d’or de l’Académie d’Architecture, entre autres distinctions, Rudy Ricciotti n’a eu de cesse depuis plus d’une trentaine d’années d’expérimenter tout le champ des possibles offert par le béton, sa matière de prédilection.

Bâtir est une affaire de savoirs et de bétons

Virtuose du béton, grand défenseur des savoir-faire locaux, Rudy Ricciotti aime les matériaux qui s’enracinent dans la terre et la vie des femmes et des hommes. Qu’ils soient maçons, ingénieurs,
chefs de chantiers, compagnons ou artisans, celles et ceux qu’il appelle les sachants lui ont tout appris. Bâtir est décidément bien pour lui une affaire humaine de savoirs et de bétons, tant le
matériau appelle des techniques et des métiers pointus et exige une discipline verticale entre toutes et tous.

Le béton est un matériau de redistribution des richesses

Rudy Ricciotti prône l’emploi du béton, à la fois grand pourvoyeur de main d’oeuvre et plus écologique que les bâtiments postmodernes aujourd’hui en vogue. Contrairement au blé, au pétrole,
au gaz, au coton… le béton n’est pas une terre rare, un matériau spéculatif. Il n’est pas un mode dématérialisé mais plutôt une pratique laborieuse. Il n’y a pas de pays au monde qui ne produise son béton. Le béton se crée, se fabrique et se développe dans un rayon de trente kilomètres. C’est un matériau de redistribution des richesses parce qu’il est comme la farine avec le pain : à partir
de ce composant, on décline beaucoup. C’est localisable et ça ne se délocalise pas ! On peut en fabriquer très facilement sur toute la planète. Issues du règne minéral, ses ressources premières sont
disponibles partout en France et sa filière contribue au dynamisme économique des territoires et à la pérennité des emplois non délocalisables.

Une oeuvre architecturale, véritable ode au béton

Ambassadeur du béton, alliant puissance de création et véritable culture constructive, Rudy Ricciotti a su sublimer les bétons innovants dans des réalisations emblématiques en France et au-delà de nos frontières. Il a présenté quelques unes des oeuvres qui lui ont valu une renommée internationale : le Mucem de
Marseille, le département des Arts de l’Islam du Louvre, le musée de la romanité à Nîmes, la Cité musicale Île Seguin à Boulogne Billancourt, le musée Cocteau à Menton, la Philharmonie Nikolaïsaal à Potsdam en Allemagne, la Philharmonie de Gstaad en Suisse, le musée de la mode à Milan, le Centre international d’art et de culture de Liège, le Palais du Cinéma La Mostra de Venise, le musée des civilisations sur l’île de la Réunion, la Passerelle pour la Paix à Séoul, la Passerelle du Pont du Diable à Gignac, le pont de la République à Montpellier, le Stade Jean Bouin à Paris…

En Alsace, Rudy Ricciotti a notamment réalisé la salle de spectacle Les Tanzmatten à Sélestat en 1995 et la bibliothèque humaniste de Sélestat en 2014.

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