Silice classée cancérigène : quelles conséquences pour l’IB ?

La directive Européenne 2017/2398 du 12 décembre 2017 ajoute les travaux exposant à la poussière de silice cristalline alvéolaire, à la liste des substances, mélanges et procédés cancérigènes.

Par ailleurs, la nouvelle directive impose une VLEP (valeur limite d’exposition professionnelle) pour la poussière de silice au niveau Européen. Cette VLEP est fixée à 0,1 mg/m3, soit égale à la VLEP déjà en vigueur en France pour le quartz. Ce sont les procédés de travail exposant à la poussière de silice cristalline alvéolaire qui sont classés cancérigènes, et non pas la silice en elle-même. Il n’y aura donc pas à substituer la silice en tant que tel, mais à faire évoluer les méthodes et procédés de travail. Il s’agira de choisir et généraliser les moins émissifs : aspiration à la source, filtration, humidification, encoffrement…

L’industrie du béton est impactée puisque la silice peut être présente dans les ciments, sables, certains granulats et bétons. Les centaines de mesures réalisées par le Cerib montrent que les activités potentiellement exposées aux poussières siliceuses sont le nettoyage des équipements (fabrication et coulage/compactage du béton en particulier) ainsi que la circulation d’engins sur parc. Des poussières de silice peuvent également être dégagées lors d’interventions sur les produits secs, dès que l’on perce, ponce, scie ou plus généralement pour toutes les opérations de finition réalisées à sec.

Cette directive doit être transposée en droit français avant janvier 2020 par la Direction générale du travail. Les mesures pour réduire l’exposition des travailleurs aux poussières de silice sont connues. Fort de son expérience et se basant sur les fiches de bonnes pratiques rédigées dans le cadre de NEPSI*, le Cerib encourage et accompagne ses ressortissants pour le déploiement des mesures suivantes :
> Évaluer les risques d’exposition (postes concernés, degré et durée d’exposition)
> Réduire les émissions de poussières : captage à la source, dispositif de dépoussiérage intégré sur les machines, entretien de ces équipements, travaux en voie humide, bonnes pratiques de nettoyage…
> Réduire le nombre d’opérateurs exposés : isolement des postes émissifs, restriction de l’accès aux zones à risque…
> Réduire la durée d’exposition des salariés : rotation du personnel aux postes à risque, automatisation de certaines opérations…
> Former et informer les opérateurs exposés (fiche de poste notamment)
> Organiser un suivi individuel renforcé des travailleurs exposés
> Faire nettoyer régulièrement les vêtements de travail et fournir des EPI adaptés. En matière d’EPI respiratoire, rappelons que les équipements avec filtre(s) de classe 3 offrent la meilleure efficacité contre la pénétration des particules dans les voies respiratoires.
> Contrôler tous les ans l’efficacité des systèmes de ventilation et de captage et mettre à jour le dossier d’installation des systèmes de ventilation
> Faire contrôler annuellement le respect de la VLEP par un organisme accrédité

Le Cerib est un organisme accrédité COFRAC pour effectuer des mesures de poussières et de silice cristalline et peut vous accompagner dans la mise en place de mesures pour limiter l’exposition de vos employés. Pour tout renseignement : contactez votre Préventeur en région.

Pour accéder aux « Bonnes pratiques » NEPSI, cliquez ici.
*NEPSI est l’acronyme du Noeud européen pour la silice, formé par les associations sectorielles de salariés et d’employeurs ayant adhéré à l’accord sur la Protection de la Santé des Travailleurs par l’observation de Bonnes Pratiques dans le cadre de la manipulation et de l’utilisation de la silice cristalline.