La gestion de l’eau, une nécessité !

Le contexte actuel invite chaque industriel à mettre tout en œuvre pour lutter contre le gaspillage de l’eau et s’assurer de sa meilleure utilisation. Les experts évaluent entre -10% et -40% la disponibilité en eau en France dans les prochaines décennies. Les périodes de sécheresse seront plus fréquentes. L’hiver 2022-2023 a battu un record de 32 jours sans pluie et les nappes phréatiques ne sont pas suffisamment remplies.

Le plan eau présenté par le président de la République le 30 mars 2023 prévoit d’atteindre 10% d’économie d’eau d’ici 2030. Il doit répondre à trois enjeux majeurs :

1. Organiser la sobriété des usages pour tous les acteurs incluant :

  • Pour toutes les filières économiques, dès 2023 : établissement d’un plan de sobriété pour l’eau pour contribuer à l’atteinte de cet objectif.
  • Il sera progressivement mis fin aux autorisations de prélèvement au-delà de ce qui est soutenable dans les bassins versants dits en déséquilibre. Au fur et à mesure du renouvellement des autorisations (qui s’échelonne jusqu’en 2027)
  • L’installation de compteurs avec télétransmission des volumes prélevés sera rendue obligatoire pour tous les prélèvements importants (correspondant aux seuils d’autorisation environnementale). Lancement d’une expérimentation dans 10 territoires dès 2024, généralisation d’ici 2027.
  • Dès 2024, l’encadrement des petits prélèvements sera renforcé, en abaissant le seuil de déclaration des forages domestiques, tout en simplifiant la procédure de déclaration.

2. Optimiser la disponibilité de la ressource : cela induit la lutte contre les fuites et la valorisation des eaux non conventionnelles.

3. Préserver la qualité de l’eau et ainsi prévenir les pollutions.

Voici quelques bonnes pratiques :

– Suivre des consommations :
On améliore que ce que l’on mesure ! La première étape à mener pour maitriser ses consommations est de suivre, au moins mensuellement, ses consommations d’eau (et d’énergies). Il est recommandé de reporter dans un tableau les consommations afin d’identifier des variations importantes (souvent synonymes de fuites) et de voir si la tendance est à l’amélioration ou à la dégradation. Il est aussi possible de se doter d’un indicateur pour ramener les consommations à l’activité : litres / tonnes de produits fabriqués. La réglementation impose de respect un ratio de 250 l/t de blocs et 500 l/t pour les autres produits.

– Détecter des fuites :
Réaliser au moins annuellement une campagne de détection et de réparation des fuites. Toute fuite doit être réparée, colmatée dès qu’elle est identifiée ou repérée.

– Limiter les consommations :
Maitriser les consommations d’eau notamment en limitant les besoins de nettoyage, en cas de nouvelles installations, prévoir un nettoyage automatique des équipements tels que malaxeur, télébenne, trémie…

–  Traiter les eaux de lavage :
La plupart des eaux résiduaires présentes dans les usines de fabrication de produits en béton proviennent du lavage des équipements de fabrication ou de transport du béton, des moules ou autres accessoires, ou encore du lavage sur béton frais. Ces eaux doivent être traitées avant d’être rejetées que cela soit dans le milieu naturel ou dans le réseau d’assainissement collectif.

– Recycler l’eau :
En fonction des exigences techniques et normatives relatives à la fabrication des produits, les eaux de lavage peuvent être réintroduites dans les gâchées dans une certaine proportion, définies par la norme NF EN 1008 :

  • eaux chargées provenant du « premier flux » : maintenues en agitation dans une cuve ou un bassin
  • eaux claires / décantées provenant du « dernier flux » : dernier compartiment de décantation ou sortie de filtre presse

Les eaux traitées peuvent être recyclées dans le processus de lavage. Il convient d’être vigilant s’il existe un risque de contact cutané avec les opérateurs, surtout si le pH n’est pas traité.
Le recyclage de l’eau pluviale est également à privilégier. Il est notamment rendu possible depuis la parution de l’arrêté du 21 août 2008 qui donne quelques règles techniques pour ce faire.

Actuellement, des Arrêtés Préfectoraux sont publiés pour restreindre les usages de l’eau en fonction du niveau de vigilance, d’alerte ou de crise rencontré dans les différents départements.

Ils peuvent limiter ou interdire certains usages de l’eau souterraine ou /ou superficielle, imposer des relevés hebdomadaire des consommations, imposer des analyses hebdomadaires sur les rejets (en milieu naturel notamment, à cause du risque accru de pollution par insuffisance de dilution ou auto-épuration des effluents rejetés) et bien d’autres mesures adaptées à la situation. La transmission de ces informations au service en charge de la police de l’eau ou à la DREAL peut également être demandée.

Il convient donc de consulter le site Internet de votre Préfecture pour connaitre les mesures applicables dans votre Département.

Un site internet a par ailleurs été développé afin de permettre à chacun, en fonction de sa localisation et de son type d’usage, de connaître précisément les éventuelles restrictions s’appliquant à lui. Il s’agit du site internet VigiEau : https://vigieau.gouv.fr/. Il permet en temps réel de connaître les mesures de restriction d’usages en cours sur chaque commune du territoire national.

Le Département Hygiène Sécurité et Environnement du CERIB peut réaliser un diagnostic de la gestion de l’eau de votre entreprise, et vous aider à identifier les pistes de progrès et d’optimisation. Il peut aussi vous accompagner à monter un dossier de demande d’aide financière auprès de votre agence de l’eau.

Contact : votre Préventeur HSE Régional ou Guillaume MARIE, responsable du Département HSE – g.marie@cerib.com