Risque SILICE cristalline

Une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient confirmer la dangerosité et le caractère cancérogène des poussières de silice cristalline auxquelles sont exposés en proportions variables les travailleurs de nombreux secteurs d’activité, notamment ceux de l’Industrie du Béton.

Cette étude statistique confirme que les procédés dégageant des poussières de silice cristalline sont bien cancérogènes et que l’exposition à ces poussières peut entrainer des silicoses mais aussi être déclencheur de cancers broncho-pulmonaires.
Pour rappel, la silice cristalline est aujourd’hui considérée comme agent chimique dangereux par la réglementation Française, mais non cancérogène, pouvant provoquer des cas de silicoses uniquement.
Ce statut va changer à court terme puisque la France doit transposer d’ici 6 mois la Directive Européenne 2017/2398 du 12 décembre 2017 qui a inscrit les travaux exposant aux poussières de silice cristalline alvéolaire sur la liste des procédés Cancérogènes dans la Directive CMR 2004/37/CE.

Où trouve-t-on de la silice cristalline dans l’Industrie du Béton ?

Le CERIB a réalisé plusieurs centaines de mesures de poussière et de silice cristalline au cours des dernières années. Cela permet d’identifier les postes les plus exposés dans l’IB :

  • Opérations de finition sur produits béton (ragréage, découpe à sec, polissage, meulage, sablage, grésage …)
  • Lavage à sec des malaxeurs et autres équipements
  • Conduites d’engins de manutention sur parc

Les procédés utilisés jouent un rôle important dans l’exposition des salariés mais le CERIB fait également le constat que la teneur en silice des granulats utilisés peut avoir un rôle majeur.

« Au regard des niveaux d’exposition observés actuellement en France et des excès de risques disponibles dans la littérature, l’existence d’un risque sanitaire particulièrement élevé pour la population professionnelle exposée à la silice cristalline est confirmée », conclut l’Anses. « La valeur actuelle de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP-8h) de 0,1 mg.m3 n’est pas suffisamment protectrice. »
L’Anses rappelle en outre la nécessité d’appliquer en premier lieu les mesures de prévention définies par la Directive 2004/37/CE.

Ces conclusions sans équivoque de l’étude devraient conduire l’État à accélérer l’évolution de la réglementation et au durcissement des contrôles. L’Anses préconise en effet de revoir la VLEP à la baisse et mettre à jour le tableau des maladies professionnelles.
Nota : A ce jour, aucun projet de texte n’a été mis en consultation concernant la transposition de la Directive.

La réalité du risque invite les industriels à renforcer leurs actions pour limiter l’exposition des employés (et travailleurs intérimaires bien entendu). Nous devrions observer la généralisation des mesures de prévention telles que le captage à la source, le travail en voie humide, le balayage/aspiration régulier des sols, la mise à disposition d’engins de manutention à cabine fermée et climatisée, la suppression du recours aux soufflettes, le capotage des équipements de travail très émetteurs de poussières …
« En dernier recours, selon des principes généraux de prévention édictés par le Code du Travail, la protection des salariés doit être assurée par le port de masques anti-poussières FFP3 (qui permet de filtrer les particules fines, alvéolaires), sans oublier la formation des salariés à leur utilisation, ce qui est souvent négligé. »

Que dit la réglementation actuelle ?

Considéré comme un agent chimique dangereux disposant d’une VLEP, l’employeur est tenu de réaliser des mesures de concentration de silice cristalline annuellement à moins que le risque soit considéré comme faible. La caractérisation d’un risque faible peut être démontrée à la suite d’une première campagne de mesure ou bien par une évaluation du risque chimique.

Une fois la Directive Européenne transposée en droit Français, les mesures de concentration devront être réalisées sous accréditation COFRAC.

Le CERIB peut réaliser pour vous ces mesures (sous accréditation COFRAC sur demande) ou évaluer le risque chimique.

Lien vers le site de l’Anses (avis et rapport d’étude) : https://www.anses.fr